Introduction
Déjà en 2003,
l'OMS (Organisation mondiale de la santé) publiait une fiche
de donnée résumant les résultats alarmants
liant l'alimentation, le style de vie de plus en plus sédentaire
et la santé de l'humanité dans les pays industrialisés
et des économies émergentes. En voici une traduction
française.
Faits
Globalement, il y a plus d'un
milliard d'adultes en surpoids dont au moins 300 millions sont obèses.
L'obésité et l'excès de poids donnent lieu
à un risque important de maladies chroniques, diabètes
de type 2 inclus, maladies cardio-vasculaires, hypertension et d'attaques
cérébrales, et certaines formes de cancer.
Les causes principales sont une consommation accrue d'aliments à
densité énergétique élevée riches
en graisses saturées et en sucres ainsi qu'un faible activité
physique.
Obésité et excès
de poids
L'obésité a globalement
atteint des proportions épidémiques avec plus d'un
milliard d'adultes en excès pondéral - au moins 300
millions d'entre-eux sont cliniquement obèses - et contribue
lourdement à la charge globale des maladies chroniques et
d'incapacité. Dans les pays en voie de développement,
coexistant souvent avec la sous-nutrition, l'obésité
rend les conditions de vie complexes, prenant des dimensions sociales
et psychologiques dramatiques, affectant virtuellement tous les
âges et groupes socio-économiques.
La consommation accrue d'aliments à densité énergétique
élevée, pauvres en nutriments avec des taux élevés
de sucres et de graisses saturées, en combinaison avec une
activité physique réduite, a résulté
en un triplement du taux d'obésité depuis 1980 dans
certaines régions d'Amérique du nord, d'Europe occidentale
et orientale, du Moyen Orient, des îles du Pacifique, d'Australie
et de Chine. L'épidémie de l'obésité
ne se limite pas aux sociétés industrialisées.
L'augmentation est souvent plus élevée dans les pays
en voie de développement que dans les pays industrialisés.
L'obésité et l'excès de poids donnent lieu
à un risque important de maladies chroniques liées
à l'alimentation, y compris de diabètes de type 2,
maladies cardio-vasculaires, hypertension et attaques cérébrales,
ainsi que certaines formes de cancer. Les conséquences pour
la santé se situent de risques accrus de mort prématurée
à un état chronique sérieux baissant considérablement
la qualité de vie. L'augmentation des cas d'obésité
infantile est extrêmement préoccupante.
Pourquoi?
L'épidémie montante
reflète les changements profonds de la société
et des modèles comportementaux des dernières décades.
Tandis que les gènes sont importants pour déterminer
la susceptibilité d'une personne à gagner du poids,
la balance énergétique est définie par l'ingestion
de calories et l'activité physique. Les changements de la
vie en société et la nutrition mondiale conduisent
à l'épidémie de l'obésité. La
croissance économique, la modernisation, l'urbanisation et
la globalisation des marchés des aliments sont quelques unes
des forces qui soutiennent l'épidémie.
Plus les revenus augmentent, plus les populations s'urbanisent,
les aliments riches en hydrates de carbones complexes sont remplacés
par des aliments variés contenant plus de graisses, graisses
saturées et sucres. En même temps, nous assistons mondialement
à de profonds glissements vers des travaux physiques réduits
dus à l'automatisation des moyens de transports, des technologies
ménagères et de recherche de loisirs passifs.
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Comment définir l'obésité
et l'excès de poids?
L'existence d'excès de
poids et de l'obésité est généralement
déterminée par la méthode de l'indice de
masse corporelle (IMC ou BMI = Body Mass Index), défini
par le poids en kilogrammes divisé par le carré
de la taille en mètres. Un IMC Supérieur à
25 kg/m2 est défini comme excès de poids, et supérieur
à 30 kg/m comme obèse. Ces marqueurs donnent un
repère pour l'évaluation, mais le risque de maladie
augmente cependant progressivement à partir d'IMC plus
faibles.
Des IMC adultes moyens de 22-23 kg/m2 sont courants en Afrique
et en Asie, tandis que des IMC de 25-27 kg/m2 sont courants en
Amérique de Nord, en Europe, dans certains pays d'Amérique
Latine, en Afrique du Nord et dans les îles du Pacifique.
L'IMC augmente chez les personnes d'âge mûr qui représentent
celles pour lesquelles les risques de complications sanitaires
sont les plus élevés. Dans les pays en transition
nutritionnelle, la sur-nutrition coexiste souvent avec la sous-nutrition.
Les personnes avec un IMC en-dessous de 18.5 kg/m2 tendent à
être en sous-poids.
La distribution de l'IMC est en augmentation dans de nombreuses
populations. Des études récentes ont montré
que des personnes ayant été sous-nourries en bas
âge et qui deviennent obèses à l'âge
adulte tendent à développer de l'hypertension, des
maladies cardio-vasculaires, et des diabètes à un
âge moins avancé et dans des formes plus sévères
que chez les personnes n'ayant pas été sous-nourries
en bas-âge.
Etendue du problème
Actuellement, plus d'un milliard d'adultes ont
un excès de poids et au moins 300 millions d'entre-eux
sont cliniquement obèses.
Les taux actuels d'obésité sont distribués
de sous 5% en Chine, Japon et certaines nations Africaines, à
plus de 75% dans les villes du Samoa. Même dans des pays
à faible taux d'obésité comme la Chine, ils
peuvent atteindre 20% dans certaines villes.
L'obésité infantile est déjà épidemique
dans certaines régions et est en augmentation dans d'autres.
Au niveau mondial, on estime à 17.6 millions d'enfants
de moins de 5 ans en excès de poids.
Selon le US Surgeon General, le nombre d'enfants en sur-poids
à doublé aux USA et le nombre d'adolescents en sur-poids
à triplé depuis 1980.
La fréquence d'enfants de 6-11 ans obèses à
plus que doublé depuis les années 1960. La fréquence
de l'obésité d'adolescents de 12-17 ans a augmenté
de 5% à 13% chez les garçons et de 5% à 9%
chez les filles entre 1966-70 et 1988-91 dans les USA. Le problème
est global et s'intensifie dans tous les pays industrialisés
et en voie de développement. Par exemple en Tailande, la
fréquence de l'obésité infantile entre 5
et 12 ans est passée de 2.2% à 15.6% en à
peine deux ans.
L'obésité représente 2-6% des coûts
de santé dans les pays développés. Certaines
estimations montent ces chiffres même à 7%. Les coûts
réels sont sans aucun doute nettement plus élevés
puisque tous les facteurs liés à l'obésité
ne sont pas pris en considération dans les calculs.
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Quel
est l'impact sur la santé d'un excès de graisses corporelles?
L'excès de poids et l'obésité
mènent à des effets métaboliques défavorables
sur la tension artérielle, le cholestérol, les triglycérides
et sur la résistance à l'insuline. Une certaine confusion
au sujet des conséquences de l'obésité existe
car les chercheurs ont utilisé des seuils-IMC différents
et par la présence de nombreux états médicaux
impliqués dans le développement de l'obésité
peuvent se mêler aux effets de l'obésité elle
même.
Les problèmes de santé, non fatals mais débilitants,
associés à l'obésité sont entre-autres
des difficultés respiratoires, des problèmes musculo-squelettaux,
des problèmes cutanés et l'infertilité.
Les problèmes plus menaçants pour la vie tombent dans
quatre domaines: les problèmes cardio-vasculaires, des états
dus à la résistance à l'insuline comme les
diabètes de type 2, certains types de cancer, spécialement
les cancers hormono-dépendants et les cancers du colon et
la maladie de la vésicule biliaire.
La ressemblance entre le développement de diabètes
de type 2 et l'hypertension est que ces deux maladies sont fortement
corrélées avec de hauts taux de matière grasse
corporelle. Cette maladie qui ne se rencontrait que chez les adultes
plus âgés durant le 20ème siècle affecte
aujourd'hui également des enfants obèses, et ce, avant
même la puberté. Environ 85% des diabètes sont
de types 2 et parmi ceux-ci, 90% des personnes obèses ou
en excès pondéral. Ceci devient de plus en plus LE
problème des pays développés. En 1995, les
plus forts taux de diabétiques se trouvaient dans des économies
de marché émergentes. Si les tendances actuelles continuent,
la croix-rouge de l'Inde et le Moyen Orient sera dépassée
d'ici 2025. De fortes croissances sont également observées
en Chine, en Amérique Latine, dans les Caraïbes et dans
le reste de l'Asie.
Des valeurs élevées de l'IMC augmente également
les risques de cancer du sein, du colon, de la prostate, de l'endomètre,
du rein et de la vésicule biliaire. L'excès de poids
et l'obésité contribuent de manière significative
à l'ostéo-arthrite, une cause importante d'incapacité
chez les adultes
Bien que l'obésité devrai être considérée
comme une maladie à part entière, elle constitue également
l'un des facteurs de risques principaux pour d'autres maladies chroniques
comme l'est le tabagisme, hypertension, cholestérolémie.
Dans les analyses effectuées dans les cadre du rapport 2002
de la santé dans le monde, environ 58% des diabètes
et 21% des maladies cardiaques ischémiques et 8-42% de certains
cancers sont attribuables à un IMC supérieur à
21 kg/m2.
Que pouvons nous y faire?
La gestion efficace du poids pour
des individus et pour des groupes à risques de développer
l'obésité nécessite une gamme des stratégies
à long terme. Celles-ci incluent la prévention, le
maintien de poids, la gestion des Co-morbidités et la perte
de poids. Elles devraient faire partie d'une approche intégrée,
multisectorielle, basée sur la population, qui inclut le
un cadre de soutien au régimes sains et à l'activité
physique régulière. Les éléments principaux
incluent :
- Création d'un cadre de support par les pouvoirs publics
qui favorise la disponibilité et l'accessibilité à
une variété d'aliments à faible teneur en matière
grasse, riches en fibres, et à l'activité physique.
- En favorisant des comportements sains visant à encourager,
motiver et permettre aux individus de perdre le poids en :
- mangeant plus de fruits et de légumes, de noix et de grains
entiers;
- pratiquant une activité physique quotidiennement modérée
pendant au moins 30 minutes ;
- éliminant les aliments gras et sucrés de l'alimentation;
- remplaçant les graisses animales saturées par des
graisses végétales insaturée.
- Montant un système clinique
répondant au problème de l'obésité,
comprenant des programmes de formation du personnel clinique pour
assurer un soutien efficace à ceux qui sont affectés,
de les aider à perdre de poids ou tout au moins à
éviter de prendre encore plus de poids.
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